EXPOSITION LA VIE AU SOL

PHOTOGRAPHIES ET HAïKUS DE JACQUES RANCOURT

Notes sur l’image et le texte…

L’image doit pouvoir se lire sans le texte, et le texte sans l’image. A cette condition, le rapprochement des deux a quelque chance d’être fécond.

L’image, ici, ce sont des objets photographiés au sol, sans montage ni retouches, tels que pièces d’équipement public du trottoir ou de la chaussée, feuilles, fleurs, fruits ou algues, surfaces soumises aux effets de l’eau et de la lumière, ou encore des mondes éphémères apparus sous l’emprise du froid, du vent et du hasard : objets simples, sans destination esthétique ou décorative prédéfinie, comme surpris dans leur intimité, pris "en flagrant délit de beauté".

Le texte, ici, ce sont des notations instantanées et des états de conscience, nés de la mise en œuvre de règles du haïku, telles que la métrique traditionnelle du cinq-sept-cinq syllabes, l’attention à l’instant présent, ainsi que l’introduction dans le texte d’une rupture rythmique ou grammaticale (le kire en japonais) permettant de déporter le sens dans une direction inattendue.

L’association de l’image et du texte s’est faite en fonction de leur compatibilité métaphorique, c’est-à-dire de l’aptitude de chacun ou chacune à donner sens à l’autre, à puiser sens dans l’autre, au gré d’une dynamique animée par l’œil du regardant.

Jacques Rancourt

REGARDS CRITIQUES

– Exposition 14 novembre - 13 décembre 2019 à la Bibliothèque Gaston-Miron, université Paris III

(Salle de la Clef, 13 rue Santeuil, Paris 5e):

La vie au sol ou les traînes du regard par Christian Noorbergen

(revue Aralya, oct. 2019, pdf à télécharger)

– Exposition 7 au 30 novembre 2018 à la galerie-librairie Caractères

(7, rue de l'Arbalète, Paris 5e)

Note critique de Mikaël Saint-Honoré, poète, directeur de la Maison de la poésie de la Drôme :

Un poète se moque du spectacle.
Point de numéro.
La simplicité, ce lien qui se crée en dehors de tout échafaudage, de jeu d’acteur plus ou moins réussi, m’invite, ce 10 juin dernier, à écouter le son d’une voix.
Celle de Jacques Rancourt
Ses livres, il y en a, non des moindres.
Un peu de cette matière qui m’accompagne au fil des jours,
« tant de calme au sol, je marche et les feuilles tombent éternellement ».
Ses livres, on les lit souvent et ce catalogue, « La vie au sol », on le feuillette…
Un visage, son visage.
La voix de Jacques Rancourt est belle comme une échappée de bonheur à revenir,
vraie comme ce qui me relie à la poésie,
ne joue pas
ébauche vraiment
pour transmettre.